En tant que Directeur de l’Observatoire de la Maison des Associations et ONG de Guinée, une plateforme représentative de la société civile guinéenne, je tiens à exprimer ma plus vive indignation et à condamner fermement les récentes arrestations et séquestrations de citoyens sans respect des procédures légales en vigueur. Ces agissements constituent des manquements graves et des violations flagrantes des droits de l’homme.
Depuis plusieurs jours, des figures influentes de la société civile guinéenne, notamment M. Oumar Sylla et M. Billo Bah, ont été enlevées sans motif apparent par des individus cagoulés. Cette situation est particulièrement alarmante, car elle reflète un mépris total des lois et règlements qui garantissent la protection des droits fondamentaux de chaque citoyen.
Le silence assourdissant de M. le Ministre de la Justice, qui est censé être le garant du respect des droits de l’homme dans notre pays, est inadmissible. Il n’a fait aucun communiqué pour condamner ces agissements illégaux et illégitimes. Pire encore, aucune enquête n’a été ouverte par le Procureur de la République pour identifier et traduire en justice les auteurs de ces enlèvements. Cette inaction est en totale contradiction avec les obligations légales et morales de nos institutions.
Il est impératif de rappeler que les droits de l’homme sont inaliénables et que toute atteinte à ces droits doit être immédiatement sanctionnée. L’arrestation arbitraire et la séquestration sont non seulement des actes criminels mais également des atteintes directes à la dignité humaine. Elles sèment la terreur et l’insécurité parmi les citoyens, et sapent la confiance en nos institutions.
Je demande instamment au Parquet de prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver M. Oumar Sylla et M. Billo Bah et les ramener sains et saufs à leurs familles respectives. Il est crucial que les autorités judiciaires agissent avec diligence et transparence pour mettre fin à ces pratiques inacceptables.
L’Observatoire de la Maison des Associations et ONG de Guinée appelle également la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme à exercer des pressions sur le gouvernement guinéen pour qu’il respecte ses engagements internationaux en matière de droits humains. Le silence et l’inaction face à de telles violations ne font qu’encourager les auteurs de ces actes et nuire à la réputation de notre pays.
Enfin, il est essentiel que les citoyens guinéens soient informés de leurs droits et des recours possibles en cas de violations. Nous devons tous rester vigilants et mobilisés pour défendre nos libertés et notre dignité. L’unité et la solidarité de la société civile sont des armes puissantes contre l’injustice et l’oppression.
Je réitère ma condamnation totale et sans réserve de ces enlèvements et appelle à une action immédiate et concrète pour que justice soit faite. Les responsables de ces actes doivent être identifiés, arrêtés et jugés conformément à la loi. C’est une exigence fondamentale pour restaurer la confiance dans nos institutions et assurer la protection des droits de tous les citoyens guinéens.
En conclusion, l’Observatoire de la Maison des Associations et ONG de Guinée continuera de surveiller de près cette situation et de plaider pour le respect des droits de l’homme. Nous ne cesserons de dénoncer toute forme d’injustice et de travailler pour une société où la loi et la justice prévalent sur la violence et l’arbitraire.
Fait à Conakry, le 26-07-2024
Mamadou Barry
Directeur de l’Observatoire de la Maison des Associations et ONG de Guinée