”La situation en Guinée est grave. La junte avait juré à la prise du pouvoir de mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, au dysfonctionnement des institutions, au piétinement des droits et libertés des Guinéens. Elle avait dit et inscrit même dans la Charte : aucune situation d’exception ne peut justifier la violation des droits humains. Aujourd’hui on a 55 morts, des gens qui ont été abattus et qui n’ont eu droit à la moindre enquête, à la moindre justice pour savoir qui les a tués et pourquoi. 55 jeunes dont la plupart avaient moins de 20 ans, ils n’ont eu droit à aucune justice, à aucune compassion des autorités qui dirigent le pays. Ils (le CNRD ndlr) s’étaient engagés devant la CEDEAO et la communauté internationale d’organiser les élections avant le 31 décembre. Ils avaient dit qu’ils n’allaient pas faire un seul jour de plus au pouvoir. Le président Mamadi Doumbouya avait dit, je le cite : ”ni moi, ni aucun membre du CNRD, aucun membre du gouvernement, aucun membre du CNT ne serait candidat à l’élection présidentielle. Aujourd’hui ils veulent remettre ça aussi en cause”, a brièvement expliqué Cellou Dalein Diallo.
Avec un ton caustique, Mamadou Cellou Dalein Diallo appelle à la mobilisation de tous les guinéens pour combattre selon lui l’injustice et cette entreprise sournoise du CNRD visant à confisquer le pouvoir.
”La légitimité, le soutien qu’on leur a apporté était sur la base du discours et du serment. Dès lors qu’ils renoncent à ces engagements, ils ne doivent plus bénéficier de notre soutien. Est-ce que vous êtes prêts au combat ? Parce que c’est de cela qu’il s’agit. Notre peuple a trop souffert. Nous à l’UFDG, on s’est battu, on a consenti beaucoup de sacrifices, des gens ont été spoliés, leurs maisons ont été détruites. Nous nous sommes battus pour le pays, pour l’égalité des droits et des chances entre tous les Guinéens, pour garantir la sécurité à tout le monde, pour créer les conditions d’épanouissement de tous les jeunes. Mais, aujourd’hui, la démocratie recule tous les jours, l’Etat de droit est piétiné, les droits humains sont violés. Il ne faut pas qu’on accepte qu’on continue de piétiner nos droits et libertés”, a martelé Cellou Dalein Diallo.