Lorsque le Général Mamadi Doumbouya s’est emparé du pouvoir en Guinée le 5 septembre 2021, il s’était présenté comme un sauveur, un homme intègre déterminé à redresser la gouvernance du pays, à lutter contre la corruption et à restaurer la dignité d’une nation longtemps asphyxiée par les abus du pouvoir. Le peuple guinéen, épris d’espoir, a cru en lui. Mais à mesure que le temps a passé, il est devenu évident que l’enthousiasme initial a laissé place à la désillusion. Aujourd’hui, Mamadi Doumbouya est tombé sous l’emprise des sirènes révisionnistes, ces mêmes forces rétrogrades qui ont toujours œuvré pour maintenir la Guinée dans les ténèbres du sous-développement, de la pauvreté et de l’autoritarisme. En à peine deux ans à la tête de l’État, il est devenu l’illustration même des pratiques qu’il prétendait combattre.Un espoir déçu
Au lendemain de son arrivée au pouvoir, Doumbouya avait promis une transition exemplaire, une gouvernance fondée sur la justice, l’équité et la transparence. Malheureusement, ces promesses n’étaient que des paroles vides. Les actes qui ont suivi ont rapidement révélé une dérive autoritaire : répressions violentes, kidnappings, séquestrations et arrestations arbitraires. La Charte de la Transition, qui devait être un cadre d’espoir, est devenue un outil pour justifier les abus de pouvoir.
Le peuple guinéen, las des promesses non tenues, a vu dans ces dérives une trahison de ses aspirations à une véritable démocratie. Des figures de proue de la société civile, à l’image de Foniké Menguè, Billo Hadjass et Marouane, ont été réduites au silence par des méthodes brutales. Leur seul crime ? Dire haut et fort ce que 80 % de la population pense tout bas. Un pouvoir aux aboisFace à la perte de confiance de la population, le régime actuel a choisi la voie de la répression plutôt que celle de la réforme. Mais les intimidations et les arrestations arbitraires ne font que renforcer la détermination d’un peuple avide de liberté et de justice. 《 L’histoire nous enseigne que la voix du peuple ne peut être muselée indéfiniment》. La Syrie l’a prouvé aujourd’hui. Mamadi Doumbouya doit comprendre que la force brute ne peut pas remplacer le dialogue et l’écoute. Le sort de Foniké Menguè, Billo Hadjass, Marouane et de tant d’autres détenus politiques n’est pas seulement une affaire personnelle ; il est le symbole d’un régime qui refuse de se conformer aux idéaux qu’il avait promis d’incarner.
Un appel à la raison. Il est encore temps pour Doumbouya de redresser le cap. Il peut encore marquer l’histoire en optant pour le dialogue, la paix et la justice. Nous demandons : La libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues injustement, y compris Foniké Menguè, Billo Hadjass et Marouane.
• L’organisation rapide et transparente des élections, comme promis, afin de permettre un retour à l’ordre constitutionnel. Le retrait pacifique du pouvoir, pour laisser place à une gouvernance basée sur la solidarité, la justice et la bonne gouvernance. Ces gestes, loin d’être des signes de faiblesse, seraient au contraire une preuve de maturité et de grandeur d’âme. Ils montreraient que le général Doumbouya est capable de mettre l’intérêt de la nation au-dessus de ses ambitions personnelles. Pour une Guinée réconciliée
La Guinée aspire à un avenir de paix et de prospérité. Cet avenir ne pourra être construit que sur des bases solides de justice, de respect des droits humains et d’une véritable démocratie. Les peuples qui réussissent sont ceux qui savent apprendre de leurs erreurs et corriger leur trajectoire avant qu’il ne soit trop tard.
Nous, citoyens guinéens, appelons à une transition fondée sur la transparence et la reddition de comptes. Nous demandons une gouvernance qui respecte la dignité de chaque Guinéen. Nous voulons une Guinée où aucun citoyen n’est persécuté pour ses opinions, où les prisons ne sont pas remplies de détenus politiques, et où les ressources de l’État sont utilisées pour le bien de tous. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Au CNRD, le peuple vous a donné sa confiance. Montrez que vous en êtes digne. Libérez les prisonniers politiques, organisez les élections et quittez le pouvoir dans la dignité. C’est à ce prix que vous pourrez espérer laisser une trace positive dans l’histoire de la Guinée.