Alors que son supérieur hiérarchique, le président Mamadi Doumbouya, fait face à des critiques de la part de l’opposition, Morissanda Kouyaté, le ministre guinéen des Affaires étrangères, a mis fin à l’incertitude entourant le maintien de Doumbouya au pouvoir.
Lors de son intervention sur l’émission On fait le tour sur la Radio-Télévision Guinéenne (RTG), le ministre Kouyaté a confirmé que le retour à la vie civile était désormais effectif, précisant que le premier gouvernement formé après le coup d’État du CNRD était entièrement civil. Cette déclaration survient à peine 24 heures avant la fin annoncée de la transition en Guinée.
Un gouvernement 100% civil
“Il y a un détail qui échappe à beaucoup : c’est la première fois qu’un gouvernement militaire se forme avec un cabinet 100% civil”, a affirmé le ministre. Il a ensuite ajouté : “Alors que certains à la CEDEAO et à l’Union Africaine parlent de retour à la vie civile, nous avons déjà fait ce retour. Le Premier ministre choisi par le général Mamadi Doumbouya est civil, le ministre du Budget est civil, le ministre des Affaires étrangères est civil, tout le gouvernement est civil.”
Ainsi, Morissanda Kouyaté répondait aux opposants qui réclament, depuis plusieurs mois, un gouvernement entièrement civil dès janvier 2025. Selon lui, cette composition témoigne de l’engagement des autorités guinéennes à instaurer un régime de gouvernance civile, malgré la présence continue des militaires à la tête du pays.
Un message fort à la communauté internationale
Le ministre a également expliqué que les militaires, bien qu’ayant pris le pouvoir, avaient fait un choix audacieux en confiant les postes ministériels à des civils. “Les militaires nous disent : ‘Allez faire ce travail, nous, nous faisons les métiers des armes.’ C’est un acte courageux, car nombreux sont ceux qui s’attendaient à être ministres après la prise de pouvoir. Mais la décision a été prise de laisser ces responsabilités aux civils”, a précisé Kouyaté. “C’est le message le plus puissant envoyé au monde : les militaires se retirent et remettent le pouvoir aux civils.”
Cette déclaration du ministre guinéen survient dans un contexte politique tendu, où l’opposition guinéenne continue de réclamer un retour rapide à la démocratie et l’organisation d’élections libres et transparentes.