Sang Froid à Conakry : Souleymane, 19 Ans, Tué en Rendant Service – La Famille Réclame Justice

888

CONAKRY – Un voile sombre de tristesse et d’incompréhension s’est abattu sur le quartier de Wanindara, à Conakry. La nuit dernière, la vie d’un jeune homme de seulement 19 ans, Souleymane Bah, a été arrachée avec une brutalité inouïe. Plâtrier de profession, Souleymane a été poignardé à mort vers 20h, laissant derrière lui une famille dévastée et une communauté sous le choc.

L’horreur d’une nuit sans retour

Les récits des proches sont empreints d’une douleur insoutenable. Mamadou Aliou Salimatou Bah, l’oncle de la victime, se remémore le coup de téléphone glaçant qui a fait basculer leur monde : “C’est vers 20h qu’on m’a appelé pour me dire que mon neveu a été poignardé par un jeune et qu’ils se dirigeaient vers l’hôpital de la T6. Je suis parti là-bas, mais dès mon arrivée ils m’ont dit qu’il était décédé.”

Souleymane était parti rendre service à sa mère, auprès d’une sœur malade ayant perdu connaissance. On lui avait demandé d’aller chercher quelqu’un pour réciter le Coran à son chevet, un geste d’amour et de piété. Mais ce simple acte de dévouement s’est transformé en un voyage sans retour. “Quand il est parti, 15 minutes plus tard, un jeune est revenu pour dire que Souleymane a été poignardé. Ils sont partis trouver qu’il était couché”, raconte l’oncle, l’écho de la tragédie résonnant dans ses mots.

Une quête de justice au milieu du deuil

Le corps de Souleymane, transporté d’abord dans une clinique locale puis à l’hôpital régional de la T6, n’a pu être sauvé. Les médecins n’ont pu que constater l’irréparable. De là, la famille est revenue, le cœur lourd, pour alerter les autorités. Le chef de quartier s’est rendu sur place ce matin, puis la famille a accompagné la police pour des interrogatoires, un pas douloureux vers la lumière.

Le corps du jeune homme reste entre les mains des autorités, un rappel constant de l’attente insupportable de la justice. “Ils nous ont demandé de patienter parce qu’il y a une procédure qui doit être mise en place”, confie Mamadou Aliou Salimatou Bah, encore sous le coup de l’émotion.

La question lancinante “Qui a fait ça, et pourquoi ?” hante la famille. “On nous a parlé d’un jeune que certains connaissent. Mais nous, non seulement on ne le connaît pas, mais il n’est pas arrêté.

Personne n’est arrêté par rapport à ça”, déplore l’oncle. L’appel à la justice est clair, même au cœur du chagrin : “On ne dit pas qu’on ne pardonne pas. Mais il faut qu’on sache qui a fait ça, et pourquoi il l’a fait.” Wanindara pleure aujourd’hui un jeune homme arraché trop tôt à l’affection des siens, victime d’une violence aveugle. L’espoir de la famille repose désormais sur l’enquête en cours, pour que la vérité éclate et que la mémoire de Souleymane Bah puisse enfin reposer en paix.