Litige autour de l’ex-SEMYG : une affaire qui menace l’avenir des élèves

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À quelques jours de la rentrée scolaire, une crise secoue le système éducatif guinéen. L’ancien complexe scolaire SEMYG, rebaptisé La Clairvoyance, est au cœur d’un bras de fer juridique et administratif qui risque de compromettre l’avenir de centaines d’élèves.
Selon nos informations, le différend oppose Elhadj Ousmane Yansané, fondateur de l’établissement, et la propriétaire de la concession. Après plusieurs années de collaboration, cette dernière a décidé de mettre fin au contrat avec M. Yansané et de confier la gestion de l’école à un autre enseignant, identifié par nos sources comme étant un certain Condé.
Un conflit qui s’enlise
Malgré de multiples tentatives de médiation, Elhadj Ousmane Yansané refuserait de céder la gestion de l’école. Le ministre de la justice, pour sa part, aurait instruit le procureur général de la République d’exécuter l’ordre de retrait de M. Yansané des affaires scolaires. Cependant, des sources proches du dossier évoquent une réticence du procureur général à appliquer cette décision, en raison de ses liens présumés avec l’ancien fondateur.
Des conséquences directes pour les élèves
Pendant ce bras de fer, les élèves se retrouvent pris en otage d’un conflit qui n’est pas le leur. Ce vendredi 3 octobre, notre rédaction a constaté sur place un climat tendu devant l’établissement, où les nouveaux gérants attendent toujours de pouvoir prendre pleinement possession des lieux. Les anciens équipements de l’école, notamment les bancs et tables, sont restés à l’extérieur du bâtiment, faute d’un accord clair sur leur utilisation.

Appels à l’intervention des autorités
Cette situation inquiète de nombreux parents d’élèves et observateurs du secteur éducatif, qui interpellent directement le président de la République, le général Mamadi Doumbouya. Ils demandent une intervention rapide pour mettre fin à ce blocage, jugé injuste et préjudiciable pour l’éducation des enfants. Certains pointent également du doigt la responsabilité du procureur de la République, accusé de ne pas appliquer les instructions du ministre de l’Éducation.
Un symbole des fragilités du système éducatif
Au-delà de ce cas particulier, cette affaire met en lumière les fragilités du système éducatif guinéen, où des conflits d’intérêts et des litiges de gestion peuvent mettre en péril l’avenir de milliers d’élèves.
Alors que la rentrée est prévue sur toute l’étendue du territoire dès ce lundi, les regards restent tournés vers les autorités compétentes, dont la capacité à résoudre ce dossier sera un test de fermeté et de justice.
Nous y reviendrons…